Qui suis-je ?

Franck Ahori Chaman Bourgogne

Choisi par l’esprit, forgé par les épreuves, guidé par la vérité, libre dans la voie de l’accompagnement.

Un homme en chemin

Je m’appelle Franck Ahori Ahori, comme le nom de mon ancêtre, celui qui veille à ma lignée et guide mes pas depuis l’invisible.

Né en Ardèche, en 1985.
Enfant hypersensible, curieux, à l’écoute de l’invisible, j’ai grandi dans un monde rationnel et silencieux.

Deux années de prépa, une grande école de commerce, une carrière dans l’hôtellerie haut de gamme.
Une vie brillante en apparence.
Mais à l’intérieur, un vide.
Trois burn-out plus tard, le corps dit stop.

Et c’est là que l’invisible entre dans ma vie.

L’appel de l'Esprit

Je me rends un jour à un Festival Chamanique International, rassemblant 130 chamanes venus des cinq continents.
Je n’y vais pas pour changer de vie — juste pour respirer.

Au loin, une délégation Mongole attire mon attention.
Leur présence dégage une force brute.
Je m’approche d’un vieux chaman.
Il me demande simplement mon prénom et mon année de naissance.

“Si ta vie est un enfer, c’est parce que tu es chaman.
Derrière toi, un esprit ancêtre t’a choisi.
Tu n’as pas choisi cette voie, c’est elle qui t’a choisi.”

Je reste figé.
Il ajoute :

“Tu as deux chemins :
soit tu restes dans l’hôtellerie et ta vie restera un enfer,
soit tu viens en Mongolie, et je t’enseignerai.”

Quelques semaines plus tard, je quitte tout.

Je dis oui à l’esprit, et je m’envole pour la Mongolie à l’automne 2016.

Dix années d’Initiation au Chamanisme Mongol

Commence alors une traversée rude, initiatique, transformatrice — une école sans mots, sans manuels, sans théorie.
Une école de chair, d’esprit et d’humilité.

Entre 2016 et 2025, j’effectue quatre grands voyages en Mongolie, de un à deux mois chacun, auprès de plusieurs chamanes issus de lignées différentes — Bouriate, Darkhad, Tsaatan — au cœur de la taïga, là où la steppe devient silence et où le vent parle encore aux esprits.

Tout s’y apprend par la pratique, la présence et l’endurance.
Rien n’est expliqué.
Tout est transmis de maître à disciple, dans la yourte, autour du feu, au rythme du tambour, dans une langue que je ne comprends pas toujours, mais que mon âme, elle, reconnaît.

J’y ai appris à nourrir les esprits, à les rencontrer et les honorer, à comprendre leurs humeurs, leurs besoins, leurs signes.
À fabriquer et revêtir la tenue du chaman, lourde d’offrandes, de métal, de plumes, de tissus consacrés.
À manier le tambour jusqu’à sentir son battement se fondre avec celui du cœur.
À extraire, purifier, nettoyer, dans une intensité parfois brutale, là où les énergies les plus lourdes viennent se manifester.
À faire offrande, à chaque souffle, à chaque prière, pour maintenir l’équilibre entre visible et invisible.

J’ai appris à voyager entre les mondes, à reconnaître les esprits du bas astral, les âmes errantes, à ne pas me laisser happer par leurs appels.
À développer la clairvoyance, la lecture subtile des champs d’énergie, à ressentir ce qui se joue au-delà des mots.

Mais surtout, j’ai appris les fondements invisibles du chemin chamanique :
l’alignement du corps et de l’esprit,
l’impécabilité dans le geste,
l’ancrage dans la terre,
la maîtrise émotionnelle face à l’invisible,
et l’humilité, toujours — car nul ne domine les esprits, on ne fait que les servir.

Il y a eu des moments d’extase, et d’autres de peur pure.
Des nuits où le vent frappait la yourte et où les tambours résonnaient comme des cœurs battant à l’unisson.
Des rituels où la frontière entre la vie et la mort semblait si fine qu’on n’osait plus respirer.
Des instants d’une puissance inouïe, parfois terrifiants, souvent bouleversants.

J’ai vu des choses que l’on ne peut pas raconter, seulement traverser.
J’ai touché du doigt ce que “sacré” veut dire : ce qui ne s’enseigne pas, mais se vit.

Cette formation n’a rien d’exotique.

C’est une école de la rigueur, du courage et de la vérité.

Une école où l’on apprend à mourir à soi-même pour renaître plus vaste, plus ancré, plus humain.

L’effondrement intérieur — Automne 2024

Je suis épuisé.
Physiquement. Émotionnellement. Spirituellement.

Épuisé du monde chamanique.
Épuisé par l’exigence des esprits.
Par la pression invisible mais constante.
Par cette “maladie du chamane” que je vis dans ma chair, comme une malédiction.

En septembre 2024, je rends le titre.

Je quitte l’esprit ancêtre.
Je quitte le chamanisme mongol.

Et là… plus rien.
Tout ce qui m’avait porté pendant dix ans se retire.
Je ne suis plus soutenu. Je ne suis plus guidé.

Je suis seul.

Le lieu que j’avais investi se vide.
Les soins s’arrêtent. Les retraites s’annulent.
Ma parole s’efface. Mon élan s’éteint.

Je ne sais plus qui je suis.
Je ne sais plus ce que je fais ici.

Ce n’est pas un burn-out cette fois.
C’est plus profond.
C’est un effondrement intérieur, subtil, silencieux, dévastateur.

Je regarde tout s’écrouler comme un Titanic.
Et moi, je suis sur une barque.
Je ne rame plus. J’observe le naufrage.

Plus de rôle. Plus de certitude.
Je ne propose plus rien.
Je n’ai même plus envie d’aider.

Je coupe les réseaux.
Je cesse les consultations.
Je disparais, doucement.

Et une question revient, obsédante :

“Si je ne suis plus Chaman… alors je suis quoi ?”
Un thérapeute lambda ?
Un imposteur ?
Un homme perdu ?

La mue du serpent — Printemps 2025

L’hiver 2024 a été celui de l’effondrement.
Tout ce que j’avais construit — mes certitudes, mes projets, mon lieu, ma foi même — s’est écroulé.
J’étais à genoux.
Épuisé, vidé, perdu.

J’avais tout tenté pour reprendre pied : relancer mon activité, transformer mon lieu en hébergement insolite, miser sur le tourisme, la communication, les médias.
J’avais voulu revenir à mon ancienne vie, fuir ce que j’étais devenu.

Mais en réalité, je m’étais coupé de mes deux piliers essentiels :
le premier, l’esprit ancêtre qui m’avait choisi et guidé sur ce chemin chamanique ;
le second, l’esprit gardien du lieu, celui qui m’avait ouvert les portes de cette terre et accompagné mes premiers rituels.

En niant ma vocation, j’ai nié leur présence.
En faisant de ce lieu un simple camping insolite, j’ai trahi sa mission première : un lieu de ressourcement, de guérison et de transformation.
Je m’étais égaré, happé par le monde matériel, par la peur de manquer, par le besoin de reconnaissance.
Et tout s’est figé.
Les réservations annulées, le silence revenu, le vide.
Plus rien n’avait de sens.

Alors, dans cet effondrement total, j’ai mis genou à terre.
J’ai demandé de l’aide.
J’ai lancé une cagnotte, humblement, au risque de tout perdre.
Et c’est là que la lumière est revenue, par les autres.

Des dizaines de messages, de témoignages, de visages connus ou inconnus, me sont parvenus.
Des personnes que j’avais accompagnées, parfois brièvement, parfois intensément.
Elles ont partagé ce qu’elles avaient vécu ici — des libérations, des prises de conscience, des transformations profondes.
Toutes disaient, avec une sincérité bouleversante :

« Ce lieu est vivant. Ce lieu nous fait du bien. Ce que tu transmets a du sens. »

Ces mots ont résonné comme un rappel :

“Franck, tu es chaman, et tu le resteras.”

Alors, dans un souffle d’humilité, j’ai compris.

Reprendre ma responsabilité, c’était accepter pleinement d’être chaman.

Non pas comme un titre ou une posture, mais comme une mission.
J’ai pris conscience que je ne pouvais pas priver l’humanité de ce que j’étais venu offrir.
Que mon rôle était d’honorer ce lien sacré entre l’esprit ancêtre, l’esprit du lieu et moi-même.

J’ai donc demandé pardon.

Pardon à l’esprit ancêtre, que j’avais renié.
Pardon à l’esprit du lieu, que j’avais réduit à un décor touristique.

Et peu à peu, les signes sont revenus.
Les synchronicités, la fluidité, la vie qui circule.

Je me suis réconcilié avec ces deux piliers, et ensemble, nous avons réaligné la trinité :
l’ancêtre, le lieu et moi.


C’est cela, la mue du serpent.
La chute, la perte de repères, la peau ancienne qui se déchire, pour laisser émerger une conscience neuve, plus vraie.
Ce moment où l’on cesse de fuir ce que l’on est, pour l’incarner pleinement.

Depuis le printemps 2025, les choses se sont remises à couler de source.
L’activité a repris, naturellement, sans forcer.
Parce que tout est désormais juste et aligné :
ma mission, ma vibration, mon lien à la Terre et aux Esprits.

La mue du serpent, c’est le retour à l’essentiel.
C’est la renaissance après l’effondrement.
C’est le moment où l’homme accepte enfin d’être ce pour quoi il a été choisi.

Aujourd’hui — Le "Chaman Libre"

Aujourd’hui, je marche libre.
Libre des dogmes, des traditions figées, mais riche de leur essence.
Je continue d’honorer la lignée mongole tout en l’adaptant à notre monde.

Mon lieu, La Petite Mongolie, est devenu un espace de retraites, d’immersion et de ressourcement,
où se croisent la sagesse mongole, l’énergie du soin et la dimension thérapeutique.

Deux valeurs me guident chaque jour :
L’authenticité — je parle de mes doutes, mes chutes, mes renaissances.
L’humilité — je ne me place pas au-dessus, mais à côté.

Être chaman, ce n’est pas guérir.
C’est rappeler à l’autre qu’il porte déjà sa guérison.

Chaman ou pas, je suis et je reste un Homme qui a douté, souffert, aimé, chuté…
Et qui a choisi, encore et encore, de renaître.

Bienvenue sur mon chemin.
Bienvenue à La Petite Mongolie.
Bienvenue dans cette aventure humaine et spirituelle.